L'histoire du village est très ancienne mais les rares documents retrouvés rendent son passé difficile à retracer.
D'après des découvertes archéologiques réalisées, des traces de présence humaine remonteraient à la préhistoire...
Comment aujourd’hui un si petit village est aussi connu mondialement ?
Ce sont les Papes qui, lors de leur installation à Avignon au XIVe siècle, ont révélé le terroir de Châteauneuf-du-Pape. A cette époque le Pape Jean XXII fit construire le château, dont il ne reste que des ruines, survivance des guerres de religion et de la dernière guerre mondiale. Il donne au précieux nectar, le statut de « Vin du Pape », lequel gagne alors la table réputée du Palais des Papes à Avignon. Les commandes renouvelées chaque année atteignent jusqu’à plus de trois mille litres par an. Très vite, il est expédié par tonneaux en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Grâce à sa réputation, il traverse quelques décennies plus tard les flots de l’Atlantique et fait ses premiers pas aux Etats-Unis.
Avec les guerres de religions, il faut attendre le 18eme siècle pour que le commerce du vin se développe considérablement.
À partir de 1776 les vignerons de Châteauneuf expédient les vins en bouteilles, délaissant peu à peu le tonneau. Une première qui retentit, une fois de plus, sur la renommée des vins.
Reconnus de qualité supérieure par la voie d’un décret publié en 1793, les vins de Châteauneuf-du-Pape ne peuvent être négociés plus de trente pour cent au-dessus du prix maximum fixé par les autorités départementales.
Au début du XIXe siècle, près de deux mille hectolitres sont vendus hors du département et les quantités croissent régulièrement. Frédéric Mistral, qui les a découverts chez son ami le poète et vigneron, Anselme Mathieu, né à Châteauneuf-du-Pape, en régale ses amis parisiens : Alphonse Lamartine, Alexandre Dumas, Alphonse Daudet… Ils deviennent à leur tour les ambassadeurs de ce « vin royal, impérial, pontifical ».
Les vignerons du cru vont être à l’origine du système actuel de l’AOC. Jugeant la loi de 1919 sur les appellations d’origine trop générale - elle délimite uniquement les aires d’appellation - ils décident qu’il est grand temps de mettre en place une réglementation plus stricte destinée à protéger leurs vins.
Aussi, en 1923 ils se rendent en délégation au Château Fortia propriété du Baron Le Roy, vigneron et juriste de formation, pour les aider dans cette tâche.
Le 4 octobre 1923 a lieu l’assemblée générale constitutive du « syndicat des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape », dont la présidence est confiée au Baron Le Roy. Sous sa houlette, les vignerons s’imposent des règles de production totalement inédites : réglementation des modes de culture, fixation d’un degré minimum d’alcool (12,5°), liste restrictive de cépages autorisés, tri de la vendange obligatoire…
Leur exemple sera bientôt suivi par les autres régions viticoles de production françaises. Leurs travaux sont couronnés de succès le 21 novembre 1933 : la Cour de cassation confirme la délimitation de l’aire et les conditions de production de l’appellation. A l’exception de quelques modifications, elles sont toujours en vigueur pour protéger et garantir la qualité des vins de Châteauneuf-du-Pape.
Le 15 mai 1936, le décret de l'appellation est publié et Châteauneuf-du-Pape devient la 1ère AOC viticole de France.
Le vignoble compte aujourd’hui 3.200 hectares sur les communes de Châteauneuf-du-Pape, Bédarrides, Courthézon, Orange et Sorgues.
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